Amplificateur d’écriture

By | 13 septembre 2013

La formation «Médias sociaux et pédagogie du français langue étrangère » vient de se dérouler pour sa quatrième et cinquième édition dans les villes de Pune et d’Ahmedabad pour leurs Alliances françaises respectives. Cette formation coorganisée par le réseau des Alliances françaises en Inde (ici Bombay, Pune et Ahmedabad)  a réuni toutes les équipes enseignantes des deux villes.

Le groupe d’Ahmedabad

Guidés par leur formateur, David Cordina, directeur des cours de l’Alliance Française de Bombay, les deux groupes très motivés ont pris en main leurs deux nouveaux réseaux sociaux apprenants (avec les outils Ning et Twitter pour les enseignants les plus avancés et motivés).  Les deux sites offrent aux apprenants indiens un riche espace d’écriture collaborative organisé par l’administrateur et l’équipe des enseignants. Toutes les fonctionnalités récentes d’Internet sont disponibles : chat, version smartphone, blogs, pages personnelles, forum… Pour les Alliances françaises, il s’agit de montrer la vitalité pédagogique des cours de FLE et ainsi de se mettre au service d’une francophonie active des étudiants accompagnés par leurs enseignants. Plusieurs milliers d’apprenants indiens sont déjà inscrits à ce genre de réseaux à travers toute l’Inde (voir l’article synthèse des formations #msFLE et réseaux apprenants). Vous pouvez donc visiter le résultat de la formation sur les sites Punécoeurs et French In Ahmedabad.

L’agir social en situation d’apprentissage
La formation a permis de faire créer des scénarios d’activités qui illustrent la pédagogie du projet, qui n’est pas encore assez bien connue par les enseignants indiens de langue vivante. La production écrite (et orale) des étudiants est l’objectif final de ces séquences. Ces pratiques ouvrent la classe sur l’extérieur et permettent aux apprenants de naviguer sur un Internet francophone en se socialisant avec d’autres apprenants.  Les enseignants proposent différents projets allant du scénario pédagogique complexe, aux discussions argumentatives ou à la simple contribution par l’écriture d’un commentaire. Ils proposent aussi médiations et activités d’apprentissage. Ces pratiques favorisent le travail entre pairs et externalisent l’apprentissage et l’enseignement de la langue.

Au delà de l’approche technique, se mène une réflexion sur une pédagogie active, pédagogie de projet que nous nommons dans le jargon technique du FLE, la perspective actionnelle qui développe l’agir social de l’apprenant dans une situation d’apprentissage francophone. Dans cet environnement dédié, l’agir social est davantage sollicité dans les projets d’écriture médiatisée fomentant le plus d’interactions possibles et d’activités langagières. (cf. Christian Puren, université Clermont-Ferrand)

Un jeu signifiant : le générateur poïétique

Le générateur poïétique

Une session du générateur poïétique à Ahmedabad

En milieu de séance, après la pause de midi, la formation a proposé, suite aux propositions de Florence Meichel, formatrice spécialisée dans les réseaux apprenants, de consacrer un temps au jeu du générateur poïétique créé par Olivier Auber, chercheur indépendant, associé depuis 2012 au groupe de recherche interdisciplinaire « Evolution, Complexity and Cognition » (ECCO) et au Global Brain Institute, de l’Université Libre de Bruxelles.  Ce jeu en réseau est une métaphore de l’évalution constante et collective des réseaux apprenants.
Dans le générateur poïétique, des joueurs humains (en nombre potentiellement illimité) contrôlent en temps réel les éléments graphiques d’une matrice globale, à raison d’une unité par personne. Toutes les actions des joueurs sont visibles en permanence par chacun d’eux. Le but du jeu est de simplement de faire apparaître collectivement des formes reconnaissables par tous et d’observer ensemble comment elles se créent.

« L’agir poïétique, comme l’écrit Olivier Auber, c’est lorsque le sens de l’action se construit dans l’action elle-même, selon les possibles qui s’en dégagent et non pas selon des plans et objectifs construits au préalable. C’est une action prenant place dans un contexte peu régulé où l’acteur n’est pas en mesure d’en saisir les règles. En agissant, les buts et le sens se construisent et le contexte se régule. Le générateur poïétique permet de comprendre que ce contexte peu régulé est en fait très contraignant, à l’image des 20×20 pixels à disposition. Sans les possibles donnés par l’activité de l’autre, les possibles du champ à disposition sont extrêmement réduits. Ces possibles, on les sollicite et les saisit dans l’action de donner de la couleur à ces simples pixels. »
Le générateur poietique permet donc de révéler la complexité de l’action humaine dans une apparente simplicité. Les participants indiens ont, suite à des questions très simples sur leurs pratiques, compris la logique et le rapport avec les réseaux apprenants dont ils disposent dorénavant pour accompagner leurs communautés d’apprenants.

Pour en savoir plus :

Site : http://poietic-generator.net
Blog : http://poietic-generator.net/blog/
Wikipedia : article sur le générateur poïétique
Blog de Florence Meichel : http://florencemeichel.blogspot.in/ et http://www.apprendre2point0.org/

 

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